Inspirations - coups de cœur

Les petits ruisseaux font les grandes rivières 3

A faire toutes ces confections, je me rends compte combien j’aimais faire mes vêtements et combien la couture a été un tournant dans ma vie. Mais combien de gens savent encore ce que “faire un vêtement” représente?

Avec l’offre qui “s’offre” à nous, nous avons tendance à oublier combien la fabrication d’un vêtement demande du temps et de l’énergie. Et encore! Je n’ai jamais que COUSU mes vêtements! Je n’ai jamais fait de patron ou été impliquée directement dans la filière du coton. La seule fois où j’ai tissé une trame, c’était au Guatemala et mon admiration envers ces métiers n’a été que plus grand tellement il m’était difficile de garder une tension régulière sur le fil. 

On a tendance à croire que tout est industrialisé et que les machines peuvent faire presque tout à la place de l’homme. Ce n’est pas le cas pour nos vêtements. Certes, certaines productions permettent de traiter le coton et de le filer de manière assez automatique. Mais lorsqu’on en vient à la découpe, la couture, etc.. Les machines ne remplacent pas les mains de l’homme. 

Une vidéo très bien faite sur la fabrication d’un T-shirt de TEDed nous permet de mieux comprendre tout ce qui se cache derrière ce simple vêtement. (vous pouvez y activer les sous-titres en français)

J’en profite pour partager les informations que je trouve marquantes dans cette dernière:

  • Il faut 2 700 litres d’eau pour produire le coton nécessaire pour un t-shirt
  • Le coton est la plante qui demande le plus de pesticides et d’insecticides que n’importe quelle agriculture au monde.  Substances qui peuvent être cancérigènes, atteindre la santé des agriculteurs et l’écosystème aux alentours. 

Une alternative plus écologique et plus locale est le lin. Il demande peu d’eau et n’a pas besoin de traitement chimique pour grandir. Aussi, nous le produisons en Europe! Le seul souci est que la main d’oeuvre est plus chère et que, comme la quasi-totalité de la production textile est partie en Chine, en Inde et au Bangladesh, nous avons perdu un savoir-faire ancestral. Certaines marques essaient de rapatrier la production de vêtements avec du lin local et nous les encourageons le plus possible. 

  • Le coton bio représente à peine 1% de la production mondiale

C’est pour cela qu’il nous tient tant à coeur de travailler avec des marques qui ont du coton bio. Leurs engagements vont d’ailleurs bien au-delà de la production du coton; le bien-être de leurs employés font aussi partie de leur valeurs (ex: No Nasties). 

  • Une fois le tissu fabriqué, il est soumis à des blanchisseurs et des colorants pour lui donner sa couleur.  Ces derniers contiennent souvent du cadmium, du plomb, du chrome et du mercure; tous cancérigènes. 

Nous faisons attention à avoir des marques qui utilisent des labels tels que OEKO-TEX. Cela nous permet d’être sûrs que les vêtements ne contiennent pas de traces chimiques. Car, entre nous, même si l’environnement n’est pas votre priorité, ce qu’il y a dans le tissu de nos vêtements, sera en contact direct avec notre peau et peut engendrer des soucis de santé. Il y a ici un article intéressant sur le label si vous voulez plus d’informations. 

  • Pour appuyer ce que je disais un peu plus haut, le Bangladesh emploie 4,5 millions de travailleurs dans l’industrie du t-shirt. Juste pour les t-shirts, on ne parle pas du marché des vêtements dans son ensemble. Et on ne parle pas non plus des conditions dans lesquelles ces personnes travaillent. 

La vidéo est brève et explique déjà beaucoup de choses sur la production et la vie d’un t-shirt. Mais l’industrie textile est tellement complexe et opaque qu’il est difficile de tout cerner.

Peu à peu, au rythme des articles, j’espère pouvoir sensibiliser à la slow fashion. Avez-vous des sujets sur lesquels vous avez des questions?